Vous ne la
connaissez peut-être pas. Pourtant, Christine de Pisan a été une des
premières (si ce n’est la première) femmes savantes et auteures vivant de
sa plume en France. Par la même occasion, c’est aussi une des pionnières dans
le combat pour l’amélioration des conditions de vie des femmes au Moyen Âge. Un
destin exceptionnel, parcours difficile.
Christine de
Pisan est née en 1364 et meurt en 1431.
Contexte historique
Ce sont des années très dures de guerres
civiles, de disette, de famine, la guerre de cent ans (1337- 1453) , la
peste, dévastent Paris.Le 1º décembre
1420 après un nouveau siège effectué par les troupes anglaises, celles-ci
entrent dans Paris, ruiné, dévasté et désolé par la disette. C. de Pisan a
alors 56 ans.
La capitale restera 15 ans aux mains des Anglais, donc C.de Pisan vivra jusqu’à la fin de sa vie dans une ville occupée par les anglais.Jeanne d’Arc, qui combat contre les troupes anglaises, est brûlée vive à Rouen en 1431. C. de Pisan meurt juste avant et ne connaitra pas cet évènement.
La capitale restera 15 ans aux mains des Anglais, donc C.de Pisan vivra jusqu’à la fin de sa vie dans une ville occupée par les anglais.Jeanne d’Arc, qui combat contre les troupes anglaises, est brûlée vive à Rouen en 1431. C. de Pisan meurt juste avant et ne connaitra pas cet évènement.
Charles V le Sage est un roi très instruit et il est connu pour
avoir fondé la première librairie royale, l´ancêtre de la Bibliothèque
Nationale de France. La cathédrale de Notre-Dame de Paris est en pleine
construction. (1163 et dure plus de 2 siècles). Construction de la Bastille
(1370). Les premières universités sont créées (la Sorbonne en 1257).
C’est dans ce
contexte que grandit Christine de Pisan.
Pourquoi j’ai choisi C.de Pisan ? Parce
que c’est la première femme écrivaine française.
Son père devient le médecin et
l'astrologue du roi de France Charles V et
il fait venir toute sa famille à Paris, auprès de lui. L’enfance de C.de
Pisan est heureuse, elle est élevée à la cour comme une demoiselle d’honneur.
Son père encourage ses penchants pour la lecture mais ne lui en impose pas
moins un mari quand elle arrive à l'âge de quinze ans.
Christine se
soumet à la coutume et devient bonne épouse et bonne mère. Mais dix ans plus
tard, son mari décède brutalement et la jeune veuve, contre tous les usages,
fait le choix de ne pas se remarier et d'élever seule ses trois enfants. Elle
a alors 25 ans.Au Moyen Âge, la veuve qui ne se remarie pas et qui n’entre pas
au couvent est regardée avec méfiance ; des soupçons d’avarice et de
luxure pèsent sur elle. Pour faire face aux besoins de sa famille, elle devient
écrivain, métier réservé exclusivement aux hommes. C’est une femme très
cultivée, courageuse, mêlée à la vie politique du royaume.
Au roi Charles V succède
son fils Charles VI et Christine de Pisan voit s'éloigner ses protecteurs
traditionnels. Les difficultés s'accumulent.Disposant de temps libre, elle se
remet à la lecture et écrit de petits textes pour son plaisir personnel puis un
livre sur les caprices de la Fortune. Elle obtient un vif succès.Dans «
l’Épître au dieu d’Amours » (1399) premier témoignage du combat
féministe, elle se révolte contre le mépris avec lequel les femmes sont
traitées par Jean de Meung dans « le roman de la rose »
Elle a défendu le droit des femmes à recevoir l'instruction,
elle voulait les rendre plus conscientes de leurs devoirs, à défaut de les
émanciper.
Son
intelligence, son avant-gardisme, son statut et ses écrits ont permis à
Christine de Pisan de traverser les siècles… et de s’affirmer comme une des toutes
premières féministes françaises.
On la
cite souvent comme la première féministe, ce qui n'a pas de sens bien sûr, car
le mot et la notion de féminisme sont anachroniques à cette époque (mais cela
sonne bien, et j'assume d'avoir choisi ce mot comme titre de cet article!)
- « L'excellence ou l'infériorité des gens ne réside pas dans leur corps selon le sexe, mais en la perfection de leurs mœurs et vertus. » (p. 55)
- « Si c'était la coutume d'envoyer les petites filles à l'école et de leur enseigner méthodiquement les sciences, comme on le fait pour les garçons, elles apprendraient et comprendraient les difficultés de tous les arts et de toutes les sciences aussi bien qu'eux. » (p. 91)
- « Quand les hommes seront parfaits, alors les femmes les imiteront ! » (p. 210)
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